Marie DENIZET

Les sciences sont fascinante. Plus que tout, je trouve fascinantes les neurosciences : comment des mécanismes physico-chimiques savamment orchestrés bien qu’intrinsèquement aléatoires peuvent-ils conduire à nous faire bouger, réagir, interagir et penser ? N’est-ce pas fascinant ?
Pour tenter de percer (un petit bout de) ces mystères, j’ai donc étudié les neurosciences et les sciences cognitives. Mon cursus, à l’Ecole Normale Supérieure puis en thèse m’a donné une grande liberté et une grande autonomie scientifique, tant sur le plan des connaissances que des méthodes. Ça peut paraître grandiloquant dit comme ça, mais c’est déterminant pour la suite, vous verrez.
Après une thèse de sciences, la suite logique est de faire un « post-doctorat », c’est-à-dire un CDD dans un laboratoire de recherche. Mais le secteur de la recherche académique étant ce qu’il est depuis quelques années, continuer dans cette voie est un sacerdoce : baladé de contrat de 6 mois en bourse d’1 an, on ne compte pas ses heures à la paillasse, derrière un microscope ou un ordinateur dans une course à la découverte scientifique qui peut-être un jour, au bout de 5 à 10 ans dans 2 à 3 laboratoires, villes et pays différents, débouchera sur le graal d’un poste permanent.
Bizarrement, j’ai choisi de quitter la recherche académique tout de suite, et décidé de chercher ma voie ailleurs. Avec une thèse de neurosciences, la 2e issue la plus logique est d’intégrer une équipe de recherche au sein d’une entreprise. Mais c’est là que la liberté et l’autonomie évoquées plus haut entrent en jeu : travailler R&D en entreprise, c’est devoir pointer à une certaine heure tous les matins, voir ses projets scientifiques dictée par des dirigeants qui n’y comprennent pas grand-chose, et être dirigée par des questions de bénéfices. Pas pour moi non plus.
Alors finalement, je suis revenue à la source : les sciences sont fascinantes. J’avais envie de transmettre ça à ce que l’on appelle dans le monde scientifique le « grand public », c’est-à-dire tout un chacun. J’ai passé un an à explorer les différentes branches de la communication scientifique : enseignement, rédaction pour des organismes sans but lucratif qui font des super projet de recherche et développement, et enfin animation de séjours de sciences participative avec OSI.
Ma rencontre avec OSI a été le fruit d’un heureux hasard : ayant animé des camps de vacances dans ma jeunesse, j’ai cherché un organisme où je puisse animer des séjours de vacances scientifiques. J’ai donc animé un séjour l’été 2017 et commencé à m’impliquer dans l’ONG, en suivant tout le cursus de réunions et formations internes en parallèle de 3 ou 4 autres jobs à temps partiel. Un an plus tard, j’ai pris le poste d’assistante de direction pour aider à préparer l’été.
Soyons honnête, un poste administratif ne me faisait pas rêver initialement, je l’avais accepté pour rendre service, et pour tester, parce que c’est ça aussi l’esprit scientifique, ne pas s’arrêter à ses préjugés. Contre toute attente j’ai trouvé ce poste intéressant, au point de monter en grade et devenir directrice des opération pour la Suisse dès janvier 2019. Bien sûr, un poste de direction à OSI comporte son lot de tâches administratives, mais c’est bien plus riche que ça, on touche au quotidien à des questions scientifiques, pédagogiques, logistiques, humaines et sociétales. Et à toute la complexité que l’interaction de toutes ces questions peut engendrer.
Nous grandissons chaque année, mais nous n’avons pas encore atteint la taille permettant un plein temps pour chaque poste. Donc parallèlement à ce poste, je m’occupe des levées de fonds pour l’ONG, et depuis janvier 2021 je dirige les opérations pour toutes les expéditions (c’est-à-dire toutes les opérations qui se déroulent hors de Suisse et France).
Tout cela représente beaucoup de travail, les journées sont longues et pourtant trop courtes pour faire tout ce que l’on aimerait faire. En contrepartie, j’ai l’autonomie que je chérie, et je sais pourquoi je fais ce travail : pour qu’un maximum d’enfants et d’adultes (re)découvrent que les sciences, c’est fascinant.

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