Avec la globalisation et ses effets profonds et irréversibles, l’enjeu du bon développement des pays est de plus en plus présent dans les actions de la communauté internationale : c’est ce qu’on appelle l’aide au développement. Elle peut être définie comme « l’ensemble des ressources fournies aux pays pauvres dans le but déclaré de favoriser le développement économique et d’améliorer le niveau de vie de leurs habitants. » (Jean-Pierre Olivier de Sardan, 2011). Cette aide fait face aux changements rapides, à l’incertitude et à l’interdépendance croissante. Notamment aujourd’hui, à travers les objectifs du développement durable définit par l’ONU, les organisations tentent de parer aux changements économiques, sociaux, écologiques (changement climatique, interculturalité, interdépendance économique…etc) : l’éradication de la pauvreté, la Lutte contre la Faim, l’accès à la santé, l’accès à une éducation de qualité, l’égalité des sexes, l’accès à l’eau salubre et à l’assainissement, le recours aux énergies renouvelables, l’accès à des emplois décents, l’innovation et les infrastructures, la réduction des inégalités, les villes et communautés durables , la consommation responsable, la lutte contre le changement climatique, la protection de la faune et de la flore aquatiques, la protection de la faune et de la flore terrestres, la justice et la Paix et les partenariats pour les objectifs mondiaux.
Comme dit précédemment dans le rapport de stage, travailler avec Objectif Sciences International m’a permis de découvrir plus profondément le monde des Organisations non-gouvernementales et notamment l’enjeu de l’éducation dans la réalisation de ces objectifs. Malheureusement, même si tout le monde semble d’accord sur son importance, des problèmes gravitent depuis toujours, de par sa conception et sa réalisation qui empêche son efficacité. L’école est victime de son succès, la difficulté de la mise en place la rend difficilement modifiable au gré de l’évolution du monde, des technologies, des connaissances et des sciences. En effet, le métier d’enseignant reste à part entière : sans formations continues, sans évolution propre, sans mise en commun des nouvelles méthodes, et ceci même au niveau des normes internationales. Il parait nécessaire de le repenser en termes de durabilité et d’authenticité pour en faire un vrai point, actuel et réel, du développement durable. En prenant conscience de ceci, une question a émergé : « Dans quelle mesure des méthodes d’éducation alternatives adaptées aux compétences du 21e siècle pourraient-elles être plus bénéfique aux ODD ? ».
Afin de répondre à cette interrogation, nous verrons premièrement en quoi l’éducation est bloquée depuis quelques années et pourquoi elle n’est plus efficace pour ensuite regarder les différents systèmes d’éducation alternatifs en analysant leurs bienfaits pour le monde d’aujourd’hui et de demain.
LE BLOCAGE DE L’EDUCATION
L’accroissement de l’interdépendance du 21e siècle provoque un besoin de coopération interculturelle et donc d’une amélioration des qualités de communication de chacun. Pour répondre à ce défi de suivre le développement du monde et avoir ces compétences socio-affectives, de nouvelles méthodes d’éducation sont nécessaires. Malheureusement, les valeurs et l’impact pédagogique et sociologique de l’éducation se comprennent sur la longue durée et prend du temps. Actuellement, la situation de l’éducation est bloquée dans un mode ancien et déconnecté de la réalité.
Un système ancien
Lorsque l’instruction primaire est obligatoire, l’école n’est pas l’unique institution éducative, la religion ainsi que les travaux agricoles et/ou ménagers prennent une place importante dans la vie des enfants. Progressivement, ces rythmes de vie ont cessé dans différents pays avec les révolutions industrielles au 19e siècle et les formes éducatives actuelles ont vu le jour (classes, établissements, notations…). Ce système a été fondé, lors de cette période, par les philanthropes et les ingénieurs avec pour but de remplir les usines, créent lors de la révolution industrielle, de personnes éduquées et instruites. Cette éducation industrielle à basé ses fondements sur l’obéissance, l’individualisme et la concurrence. En plus de former l’individu pour les industries, cette éducation leur permettait de s’émanciper de la tutelle familiale et religieuse, très présente. Souvent centralisée et unifiée, l’école est un chemin tracé. Pour une meilleure socialisation et intégration sociale, l’école maternelle intervient dès l’âge de 3 ou 4 ans suivie par l’obligation de la présence à l’école primaire qui assure « l’éducation fondamentale ». Celle-ci est vu comme indispensable afin que les élèves aient des comportements adéquats à la société et à l’environnement. La filière générale secondaire est souvent valorisée contrairement aux filières techniques et professionnalisantes qui sont encore mal perçues, filières de ceux qui ne réussissent pas à l’école (selon les critères de celle-ci). La forme scolaire qui a été mise en place, en s’appuyant sur des savoirs scientifiques considérés de référence, a imposé des obligations impersonnelles, un découpage par « tranches d’âges et de niveaux » du savoir qui a permis de donner une fonction socio-politique à l’école : vision utilitariste de l’éducation.
La régulation scolaire se fait sur un modèle hiérarchique et bureaucratique financé et produit par l’Etat. L’école est supervisée par les systèmes administratifs des collectivités et autorités locales. Autorités non compétentes en termes de pédagogie pure et qui, pourtant, évaluent les besoins éducatifs de la population, recrutent les nouveaux professeurs, donnent les directives, fixent les salaires, déterminent les programmes et mettent en place les critères d’évaluation. Ce système prône l’acceptation de l’autorité et l’obéissance face à celle-ci. Comme le dit André Carel (2004) dans son ouvrage : « L’autorité, d’autre part, est incompatible avec la persuasion qui présuppose l’égalité et opère par un processus d’argumentation. (...) La relation autoritaire entre celui qui commande et celui qui obéit ne repose ni sur une raison commune, ni sur le pouvoir de celui qui commande ; ce qu’ils ont en commun, c’est la hiérarchie elle-même, dont chacun reconnaît la justesse et la légitimité, et où tous deux ont d’avance leur place fixée. », on voit qu’un système éducatif ne peut pas être basé sur l’autorité qui empêche le partage et le faire-ensemble. Il y a une absence totale de liberté et de choix pour les élèves, les parents mais aussi les enseignants.
Pour finir, le système d’évaluation est très similaire dans tous les pays et depuis de nombreuses années. Dans ce contexte, l’enjeu important pour l’élève consiste seulement en sa réussite scolaire par l’acquisition d’une liste précise de connaissance : le terme d’échec n’est pas repensé. C’est une relation automatique entre acquisitions scolaires et carrière de vie. Pourtant, le parcours scolaire dépend davantage des évènements extra et intra scolaire ainsi que des outils pédagogiques utilisés, qui lui correspondent ou non (tel que le mode d’évaluation). Ce dernier, non plus, n’a pas réussi à évoluer au gré des révolutions numériques et informatiques. Les méthodes d’évaluation utilisées très majoritairement aujourd’hui sont totalement dépassées et obsolètes : les questionnaires à choix multiples par exemple ne laissent pas place à la liberté d’expression et à la compréhension de la vision d’autrui, c’est d’ailleurs pour cela que ceux-ci sont soit en échec soit en réussite totale (en termes de notation). Le parcours scolaire et professionnel des apprenants est déterminé par des notations chiffrées qui évaluent les caractéristiques personnelles, telles que la logique pour les mathématiques. S’ils ne satisfont pas les attentes prédéfinies par ce système et donc ont des « mauvaises notes », ils n’accèderont pas aux étapes supérieures pour cause de manque d’intérêt, de concentration, d’intelligence, …etc. Même si cette méthode d’évaluation, favorisant la concurrence ne semble pas adéquate au monde d’aujourd’hui et à tous, les pays utilisant majoritairement, jusqu’ici, une observation immédiate des élèves, se tournent de plus en plus vers la notation chiffrée. Classer pour donner un rôle, une place dans la classe et donc une place dans la société, sans penser le facteur stressant, démotivant, concentré sur les domaines rationnels et déconnecté des domaines créatifs. Certains sont avantagés par ce système de notes, certes, mais ne sont pas forcément motivés par l’apprentissage et la connaissance. Le contrôle motive les élèves pour de mauvaises raisons.
Alors que les crises récentes ont montré que le monde actuel a besoin des professions répondants aux besoins naturels et essentiels de la planète et de l’Homme, la « bonne éducation » qui mène à ça n’est pas reconsidérée. Un blocage est latent dans le domaine de l’éducation et provoque une reproduction sociale et un accroissement des inégalités.
Une profession « à part entière »
Tout comme le système éducatif, la profession d’enseignant est actuellement bloquée dans ses anciens préconçus à un croisement majeur de son évolution. Les sociétés devenant de plus en plus complexe, elle doit subir des restructurations nécessaires pour suivre les changements du monde. Une enquête internationale sur l’enseignement (le TALIS) de l’OCDE le montre très clairement en posant des questions sur l’évolution de cette profession et nous en avons tiré les grands points que nous allons voir dans cette sous-partie.
Tout d’abord, la majorité des enseignants suive une vision très limitée et fermée du rôle et de la place de l’école : l’élève a besoin, à tout prix, des connaissances apprises dans les établissements scolaires. Seul cet endroit peut le leur apporter. En plus de cette pensée, une grande partie de l’enseignement n’utilise pas des pratiques pédagogiques nouvelles, alternatives, améliorant l’apprentissage des compétences nécessaires à la vie du 21e siècle. Seulement 60 pourcents utilisent, quelques fois, des pratiques alternatives visant à améliorer la clarté de l’enseignement, la gestion de classe, l’utilisation de pratiques cognitives, des techniques numériques pédagogiques et des technologies de l’information et la communication (TIC) ainsi que le travail en petits groupes sur des projets complexes qui demandent une réflexion autonome. Au sein de cette partie des enseignants, 30% uniquement se voient comme efficace dans ces domaines et ces méthodes éducatives, principalement par la participation des élèves. Pourtant, de façon très contradictoire, plus de 4/5e des enseignants et professeurs ont une confiance totale en leur capacité d’enseigner les valeurs et les connaissances nécessaires à la vie des élèves. Cette contradiction questionne sur la volonté de faire évoluer la profession.
Nous constatons que l’enseignement est presque le seul métier, pourtant un des plus importants, qui n’a pas de formations continues obligatoires : c’est un choix. Tout comme pour être chef d’établissement, une formation aux métiers pédagogiques n’est pas obligatoire dans beaucoup de pays : cela concerne 17% des établissements scolaires ! Comme au Québec, tous les pays ont besoin d’un régime de formation intégrée des enseignants pour le développement d’une nouvelle façon de voir l’enseignement, organiser des plans de carrières flexibles avec un modèle d’enseignement réflexif. Malheureusement, ceci est fait dans très peu de pays et ceci bloque la profession et l’empêche de progresser : pas d’incitation à innover, à être mobile… Cette transition doit être voulue par le biais d’une remise en question de tout le personnel pédagogique car cela va être coûteux en termes de temps, de ressources financières et impliquer un changement structurel lourd.
Les politiques d’éducation actuelle donnent un rôle à compétences minimales à l’enseignant : il est considéré comme le transmetteur du programme conçu par l’administration publique étatique. Ce métier, censé être au centre du processus d’éducation, de responsabilisation des élèves et d’analyse de leurs besoins, ils restent bloqués dans une « semi-professionnalisation ». Un travail solitaire qui donne peu d’importance au partage de pratiques entre équipes, non encadré par des professionnels plus expérimentés et qualifiés et qui donne peut de perspective d’évolution et de mobilité. Il faut donner un vrai métier aux professeurs, tendre vers un professionnalisme ouvert avec des enseignants et instituteurs avec la parole et de vrais projets apportant de vraies solutions et de vraies perspectives d’évolution : des leaders, des innovateurs, des analystes des situations, …
Avec une professionnalisation de ce métier, les autorités compétentes ainsi que la population concernée (parents, élèves…) accorderont leur confiance et de la liberté aux professeurs. Ils devront donc à la fois s’occuper des objectifs généraux de l’enseignement mais également de la rénovation du curriculum et de la démarche pédagogique en ayant une place dans le dialogue à tous les niveaux. Ces grands changements structurels encourageront les idées novatrices des établissements en laissant la place aux choix des équipes pédagogiques. L’essentiel de cette modernisation se mettra en place de façon décentralisée, fluide et sur le long terme jusqu’à ne plus avoir un programme précis à suivre mais une pédagogie active et par projet.
Des mesures internationales déconnectées
Les grandes institutions internationales essaient de s’approcher d’un idéal de l’éducation mis en place par les ODD. Même si la volonté première est d’être plus proche des compétences à acquérir pour vivre dans le monde de demain grâce à des programmes, des plans pour un accès égal, équitable et pour tous à l’éducation, ces organisations internationales restent souvent déconnectées et éloignées de la réalité. Ce problème est dû au fait qu’il est très difficile de remettre en cause un système complexe qui a mis du temps à se construire. Comme le dit Jean-Emile Charlier (2003) « L’influence des OI sur les politiques d’éducation est plus évidente qu’analysée ». Même si de grandes évolutions sont intervenues ces dernières années provenant de deux mouvements : avec la décentralisation progressive de la gestion des ressources nécessaires à l’éducation et avec la mise en concurrence des établissements scolaires via des systèmes de récompenses. Et qu’il y a un essai de dissocier le financier de celui qui contrôle les décisions de l’activité éducative mais une méthode d’évaluation externe persiste : obligation contractuelle, obligation de suivre un curriculum particulier, un système de certification central…
Dans les sociétés industrielles, les chances en matière d’éducation dépendent encore trop de l’origine sociale, des compétences et atouts personnels de chacun et donc ne permet pas d’atteindre une harmonie sociale d’éducation accessible à tous. L’éducation n’est pas assez inclusive également, les élèves à besoins particuliers sont souvent mis de côté : nous arrivons à la limite de l’intégration et devons passer à l’étape supérieure. Pour changer ceci, il faudrait que ce dilemme soit un objet prioritaire de la recherche sociologique et de débat politique, mais ce n’est pas le cas, et ceci pour quasiment tous les pays, sauf de rares exceptions telles que le Canada.
La réalisation de l’Education pour Tous (EPT) de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) veut placer l’éducation de qualité et pour tous au cœur du développement. Elle veut accroitre l’accès, l’équité et la qualité de l’éducation dans le monde afin de développer les compétences et connaissances dans les domaines nécessaires au bon développement de la planète : le développement durable, les grandes maladies telles que le VIH, les droits de l’Homme…etc. En travaillant avec les gouvernements, l’UNESCO veut changer les systèmes éducatifs et les tendances de l’éducations afin de les rendre plus efficaces. Ces mesures, bien que provenues de très bonnes idées et de bonne volonté, ne sont pas toujours adaptés à toutes les cultures et tous les contextes. Par exemple, avec l’objectif de scolarisation primaire universelle, la qualité du recrutement des enseignants est très médiocre dû au fait que le taux de scolarisation à augmenter trop vite par rapport au degré de formation (surtout dans les pays les moins avancés (PMA)). Les enseignants sont formés grâce aux agences d’aides au développement qui leur donnent les conditions pédagogiques minimales d’encadrement des élèves mais sans formation de qualité et adéquat à leur contexte socio-culturel. Cet exemple remet en cause l’efficacité et la réalité de ces mesures idéalistes prises par les grandes instances internationales : avec une mauvaise réalisation d’un idéal comme l’éducation pour tous, on arrive à se demander si les enfants n’étaient pas plus heureux, instruits, efficaces dans leurs environnements et en accord avec la nature en vivant leurs vies comme avant. C’est le grand déficit de mise en œuvre de l’EPT : si les pays n’ont pas les fonds pour prendre le relais des aides, l’éducation ne s’avère ni de qualité, ni efficace tout comme les jeunes enseignants qui ne trouvent pas d’emplois. C’est pour cela que même les organisations internationales d’aide au développement, de politique ou de droit concernés par le domaine de l’éducation, comme par tout autres domaines par ailleurs, doivent également être réformés afin d’améliorer leur système.
Cette remise en question des objectifs s’applique à toutes les organisations internationales et dans tous les domaines : autant à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qu’à l’UNESCO par exemple. Dans ces organismes, deux types de personnes sont menées à collaborer : les personnes qui travaillent dans les bureaux et ceux sur le terrain et donc mènent à deux visions différentes des projets à mener. D’un côté, les personnes travaillant au sein de ces organismes, issues du terrain, réfléchissent pour créer des concepts intellectuels appuyés sur des théories de l’éducation liées à leur vécu sur le terrain. Ces personnes essaient d’arriver à une conclusion d’une unique voie gagnante réalisable pour l’organisation. Les acteurs de terrain arrivent à des conclusions différentes et beaucoup plus diversifiées car adaptées aux différents cas (régions, ethnies, cultures…). Ce dilemme provient de la centralisation des organisations internationales qui se déconnectent de la réalité par soucis de trouver des solutions harmonieuses et uniques. Une des principales déconnexions est l’absence de la langue maternelle dans beaucoup de pays africains et d’Amérique du sud : des peuples parlent des langues différentes que la langue officielle du pays : il faut réussir absolument à enseigner et expliquer les différents termes dans tous ces dialectes : cela permettra de mettre plus de personnes issues de ces pays sur un pied d’égalité avec les autres au niveau scolaire. C’est une lourde demande aux dirigeants des pays de lâcher prise à une autonomisation locale.
Pour conclure cette première partie, nous pouvons voir que tout le domaine de l’éducation est au point mort malgré la volonté de l’améliorer. L’éducation des enfants et leurs besoins particuliers sont complètement séparés. Récemment, la crise du Corona Virus a relevé des failles : l’enseignement à distance, pédagogie hors classe avec une continuité, un contrat entre parents, élèves et enseignants alors qu’il a été reconnu que des enfants considérés comme « en difficultés », ont réussi à progresser malgré cette période de confinement. C’est peut-être le début d’une prise de conscience du besoin d’arrêter de se baser sur un modèle du passé, entreprendre un modèle d’avenir en modifiant l’école ordinaire et l’enseignement : rendre l’école plus inclusive avec des méthodes alternatives qui correspondent à tous et au monde de demain.
UNE EDUCATION EFFICACE
Après avoir vu les difficultés perçues par le domaine de l’éducation, suit la question maintenant de comment améliorer ce système en le concentrant sur d’autres compétences de développement personnel, de pensées critiques, compétences créatives et socio-affectives : les connaissances du 21e siècle. Nous le savons, grâce aux enfants, les futurs adultes et grâce à ces compétences, de nombreux enjeux pourraient commencer à être résolus : un partage plus égal des richesses, des ressources, une baisse du chômage, un respect de l’environnement, une consommation raisonnable…etc. Ceci devrait être une priorité et une motivation pour faire évoluer l’éducation ! Les défis auxquels nous faisons face aujourd’hui ne nous autorisent pas à passer à côté encore plus longtemps : l’éducation a besoin d’être plus efficiente afin que les mouvements pour le développement durable évoluent plus rapidement. En récupérant les éléments des pratiques alternatives d’éducation, en limitant l’apprentissage formalisé et en mettant en avant les principes du continuum concept (que nous présenterons dans la sous partie suivante) avec une formation plus accrue des enseignants, on pourrait arriver à termes, à ce changement de société.
Le Continuum Concept
L’éducation était régie par l’instinct pendant très longtemps et ceci marque une grande différence avec la situation actuelle : des parents et un système qui ne font ni confiance aux compétences innées, ni confiance aux raisons qui poussent un bébé ou un enfant à émettre des signaux. Pourtant, comme vu précédemment, la relation éducative ne se ramène plus à la relation maître/disciple. L’éducation se passe de la naissance à la mort et est plus que ce qu’on reçoit dans l’institution scolaire : famille, communauté culturelle, environnement social, monde du travail…
Dans un extrême de simplicité et de respect de la Nature, le continuum concept permet de réunir toutes les compétences et connaissances nécessaires pour répondre aux besoins essentiels de l’Homme sans rupture avec la Nature. Pour débuter, regardons la définition de Jean Liedloff (2004) : « Le continuum humain peut être défini comme un enchaînement d’expériences qui correspondent aux attentes et tendances de notre espèce, dans un environnement de même logique que celui où sont nées ces attentes et tendances. Cela implique un comportement adéquat vis-à-vis des autres acteurs dans cet environnement et une attitude appropriée de ceux-ci envers nous. ». Dans le contexte éducatif, le continuum éducation-formation veut réduire la discontinuité entre l’éducation et la formation permettant à répondre aux besoins de la nature. C’est la redéfinition et la reconstruction des programmes éducatifs pour rétablir le lien, qui devrait être indissociable, entre le savoir (l’enseignement académique ordinaire), le savoir-être (les compétences nécessaires à la vie) et le savoir-faire utile (les besoins de la société actuelle). Ce continuum pourra s’établir par la reconnaissance de plusieurs modes d’acquisition des connaissances et des compétences par différents modèles pédagogiques (vu ci-après), et permettra de déboucher sur l’insertion des individus dans leur environnement économique, social, environnemental et culturel. Ce concept réside à mettre en contact l’apprenant et le sachant de façon permanente : l’apprenant voit le sachant faire/dire quelque chose en situation réelle. Cette méthode donne du sens à l’élève et lui fait comprendre que tout ce qui est appris à une raison de l’être.
Pour utiliser ce concept dans le cadre de l’éducation formelle, il faut laisser les moyens aux acteurs concernés et arrêter de vouloir tout calculer, ceci empêche que de moments pertinents pour les apprenants se produisent. Le continuum concept est l’enjeu actuel et prédominant des ministères de l’éducation. Une combinaison de trois solutions s’offre à eux : former les enseignants afin d’installer une relation de confiance et de moins les contrôler, aborder tous les sujets par la pratique avec les élèves et les mettre au contact de la Nature. Ce troisième point est nécessaire pour rester connecté avec la réalité car l’humain est par définition fait pour vivre avec la Nature. Ceci sera possible avec un lâché prise grâce à une autonomisation des enseignants et des élèves, ceux-ci seront plus épanouis. Une fois que ce cadre est mis en place, cet environnement sera favorable aussi bien que pour les enseignements théoriques que pratiques. C’est une adaptation à l’environnement de chaque élève : par exemple, si pendant une période difficile au niveau météorologique, un peuple a besoin de travailler aux champs impérativement, les élèves et les enseignants doivent pouvoir suspendre l’école afin de donner du sens à leurs besoins et ceux de leur culture. Ceci demande une permanence, des échanges et surtout un grand lâché pris dans le programme de ce qui doit être fait : il faut laisser les enfants évoluer dans leur environnement tout en leur apprenant à répondre à leurs besoins.
Des méthodes éducatives alternatives
La meilleure manière d’arriver à une solution éducative durable et efficace est de trouver un entre deux des extrêmes avec d’un côté une éducation industrielle et de l’autre le continuum concept. Une éducation pouvant fournir les mêmes effets que ce dernier, en gardant les acquis et les savoirs des dernières révolutions majeures tout en restant dans la réalité des besoins de nos sociétés actuelles avec l’acquisition des compétences et attitudes adaptées aux situations qui nous entourent. Plusieurs méthodes pédagogiques ont vu le jour ces dernières décennies mais ne sont malheureusement pas assez reconnues et utilisées par tous, nous allons les voir maintenant.
Parlons premièrement de la pédagogie Montessori de 1907 par Maria Montessori. Cette méthode d’éducation repose sur le sensoriel de l’enfant de sa naissance à ses 24 ans. Au lieu de mettre de côté, dans une autre case, les enfants en difficulté dans un parcours scolaire classique, elle s’en intéresse plus particulièrement et c’est grâce à ces cas qu’elle nous donne une méthode généralisée pour tous. Cette manière d’éduquer, d’enseigner s’inscrit dans une démarche de promotion du progrès et de la paix grâce à un environnement préparé, un matériel pédagogique spécifique et une posture de l’éducateur qui sort des normes. Basées sur des savoirs scientifiques, les écoles Montessori regroupent les enfants par classes d’âges qualifiées de « périodes sensibles ». Ces périodes correspondent à différentes périodes propices à l’apprentissage de certains domaines tout en aidant les apprenants à devenir autonomes et à s’organiser seuls. Aujourd’hui, cette pédagogie est enseignée dans 35000 centres de formations, surtout aux Etats-Unis, mais elle n’est que très peu reconnue. Elle permet d’expliquer et de faire comprendre aux enseignants que les sciences expérimentales doivent être utilisées majoritairement afin de développer l’intuition, la spontanéité, la créativité. En France, en 2015 seulement l’association Public Montessori a été créée afin d’intégrer cette pédagogie dans l’éducation nationale alors que cette éducation a fait ses preuves : Sergey Brin et Larry Page les fondateurs de Google, Jimmy Wales le cofondateur de Wikipédia, Jeff Bezos le fondateur d’Amazon, …etc. En prime, il a été prouvé par les chercheurs de ce type d’enseignement que les élèves passés par cet enseignement obtiennent de meilleurs résultats scolaires et sociaux. Jean-Michel Blanquer s’est montré favorable à cet esprit dès 2017. La démarche est importante est doit évoluer.
Née au début du 20e siècle l’éducation nouvelle est influencée par les courants humanistes et de la Renaissance : Maria Montessori, Célestin Freinet, Roger, Cousinet, Adolphe Ferrière… Cette méthode d’éducation incite à la participation active de l’apprenant dans sa propre formation : l’apprentissage est considéré comme un facteur de progrès pour la personne et inversement. Il faut donc susciter les méthodes actives d’apprentissage : l’esprit d’exploration, de curiosité, de réflexion, de coopération pour arriver à ce but. Tous les domaines éducatifs sont importants à prendre en compte et aucun ne doit être laissé de côté lors de toute la vie scolaire, et même professionnelle : c’est une éducation globale, aussi bien intellectuelle qu’artistique, manuelle, physique ou sociale. Cet apprentissage actif se fait à partir du libre choix des activités et donc prend en compte l’expérience personnelle. C’est ce que John Dewey (1986) appelle le « learning by doing » dans son ouvrage consacré à ces formes d’éducation. La première Biennale Internationale de l’Education Nouvelle a eu lieu en 2017 à Poitiers et a eu pour but de partager les fondamentaux et les pratiques de l’éducation nouvelle, de débattre des sujets d’actualité, des enjeux politiques et sociaux nécessaires à une bonne éducation au monde de demain.
Ceci nous amène aux apprentissages autonomes de John Holt qui commence à observer la manière dont les enfants apprennent à lire, écrire et compter par le biais de leurs instincts et non pas par un enseignement scolaire classique. C’est une prise de conscience du fait que les enfants, dès le plus jeune âge, sont manipulés et forcés par le système scolaire alors qu’ils arrivent à recueillir les informations nécessaires et importantes directement dans le monde qui les entoure. Contrairement à la pensée de Bourdieu et de la reproduction sociale, tous les parents (peu importe leur capital économique, social, culturel et symbolique) peuvent fournir aux enfants l’assistance nécessaire à son apprentissage basique complet. L’enseignement scolaire n’est pas le générateur unique de l’apprentissage. Cette méthode d’éducation demande de faire une séparation entre ce qui peut être appris, la façon dont on peut l’apprendre et les résultats scolaires demandés sur le même sujet.
Parlons maintenant du mouvement « unschooling », un des plus controversés, car va à l’encontre complète de tous les préconçus que nous avons. A cause des problèmes liés aux systèmes éducatifs, perçus comme fermés, industriels, administratifs et pas adaptés à tous, certains parents font le choix de rompre avec l’institution scolaire : ceux-ci voient l’école comme inadéquate pour leurs enfants. L’encadrement et l’environnement scolaire est connoté par fermeture plutôt qu’ouverture : notion essentielle de la vie. Contre toute attentes des idées conservatrices concernant l’éducation, les enfants, bien suivis et soutenus évidemment, obtiennent en moyenne des résultats académiques à ceux présents en écoles publiques. C’est comme cela que nous observons qu’un des facteurs clé de la réussite pédagogique est l’attention et le temps porté à l’enfant plutôt que la scolarisation en établissement.
Le dernier mode alternatif de pédagogie que nous allons voir dans cet essai est la pédagogie de projet. Longtemps sous-estimée et ignorée, elle est aujourd’hui une des méthodes nouvelles d’éducation la plus en vogue et en voie de reconnaissance. Cette pratique pédagogique active permet de générer des apprentissages à travers la réalisation d’une expérience concrète et authentique. L’enfant est placé, sous l’œil d’encadrant et de professeurs, en situation de problèmes, réels et actuels, qu’il doit résoudre seul ou en groupe. Pour l’apprenant, cette pédagogie permet d’avancer de façon autonome, d’expérimenter, de laisser court à son imagination et sa réflexion et de choisir ses propres stratégies. Cette liberté provoque de facto un intérêt et un désir d’investissement notamment par l’adaptabilité du contenu et des processus par l’enseignant. Cette méthode d’enseignement active basée sur l’enquête comporte 7 aspects essentiels à l’apprentissage des valeurs et des compétences du 21e siècle :
- La proposition d’une question ouverte clé qui est intrigante et intéressante pour l’élève en donnant des champs de réflexion et de solutions personnels et pas basiques.
- Un apprentissage en profondeur des concepts nécessaires à la compréhension du monde avec des notions académiques et des expériences réelles.
- Un enseignement centré sur l’apprenant et pas sur un programme prédéfini. En libérant l’enseignant de son rôle de « chef » et l’élève de sa place fermé et d’obéissance unique, l’autonomie se développe.
- L’apprentissage est authentique, réel et actuel
- Développement de la collaboration, la coopération et la communication
- La motivation est d’autant plus présente que le résultat est rendu public, en dehors de l’école, utile aux autres et donc l’élève a envie de se surpasser : plus motivant, plus socialisant…
- Le développement des compétences du 21e siècle, socio-affective : la réflexion, l’esprit critique, l’auto-évaluation, le développement de la métacognition, la créativité, l’échec, la prise de risque, la flexibilité…etc. Toutes les qualités nécessaires dans la vie et dans n’importe quel milieu professionnel.
Au Québec, on observe de nouveau, un réseau d’écoles alternatives intégrées au système public depuis 1974. Dès 2000, le programme de formation de l’école québécoise base son enseignement sur la pédagogie de projet.
Des solutions internationales à réaliser
Comme dit précédemment, les instances internationales doivent prendre leurs responsabilités et jouer un rôle majeur dans le changement de l’éducation pour le monde. Déjà au début du 17e siècle, J.A Comenius évoque les qualités des méthodes pédagogiques expérimentales et le besoin de faire de réelles recherches scientifiques à ce propos afin de les mettre en place. Ceci demande de l’investissement, des ressources, des expertises et remettre en cause tout un système construit depuis des années et changer toute une profession. Alors qu’elles dépensent déjà beaucoup de temps, d’énergie et d’argent pour se maintenir et résister aux changements, prendre le risque sur un projet de long terme tel que celui de l’éducation est controversé. Il faut donc des déclarations politiques engagées et fermes qui expliquent que l’introduction des pratiques alternatives est bienvenue et attendue.
Un besoin se fait ressentir de revenir aux enseignements de bases, qui répondent aux besoins de chaque nation en particulier et qui sont faisables dans la société d’aujourd’hui, au niveau économique et pratique. Avec les autres méthodes alternatives déjà existantes, les associations et organisations impliquées, il est possible de trouver des solutions réalisables et de mettre de l’huile dans les rouages. Il faut donc simplement accélérer le processus, préalablement mis en place dans les centres, les foyers spécialisés et certaines institutions. Si toutes les organisations internationales et ONGs étaient sur la même longueur d’ondes de volonté de faire évoluer ce secteur, d’une façon concrète et réalisable, nous pourrions apercevoir des changements. Au lieu de creuser les différences entre les diverses régions du monde, elles devraient faire la promotion des pratiques différenciées, telles que celles vu plus tôt. Pour le mélange culturel, les soucis d’égalité et d’équité ou encore les relations interethniques auxquels nous faisons face aujourd’hui, et encore plus demain, les institutions internationales doivent faire évoluer les mentalités dès le plus jeune âge, en intégrant ces aspects à la scolarité ordinaire. Les objectifs de scolarisation universelle conduisent progressivement vers une recherche des modes d’éducation plus efficace et plus adapté aux différents pays. Actuellement, la porte du changement est ouverte mais reste difficile à franchir à cause de la remise en question des savoirs qu’elle impose. C’est une critique des valeurs portées par la société et la démocratie : une dénaturation de l’espace scolaire avec un régime plus tolérant aux différences et aux programmes mis en place. Ce changement doit donc être avant tout porté dans un but social et politique et ceci ne peut se faire à grande échelle que par l’investissement complet des grandes institutions internationales qui ont le pouvoir de mettre des mesures effectives en place. Grâce aux colloques, aux contacts, aux partages de pratiques au niveau international et puis national, les écoles pourraient ouvrir sur des horaires externes à l’enseignements, avec des enseignants mais aussi des éducateurs socio-culturels afin de faire grandir la liberté de pensée et de percevoir l’enseignement. Le PNUD, l’UNESCO, l’UNICEF ou tout autres organisations internationales sont acteurs de ce changement au niveau international et il faut qu’ils prennent des décisions réalisables sur le terrain en ayant une approche Bottom-up permanente. Si les organisations, telles qu’on les connait, ne veulent pas devoir revoir leurs projets tous les ans, elles doivent se transformer en organismes fédéraux et décentralisés. Ceux-ci ont de manière intrinsèque ce Bottom-up permanent : cette prise en compte de la population concernée et donc la mise en place de diverses solutions : l’exemple le plus flagrant est le bon fonctionnement des démocratie directe (comme la Suisse).
La professionnalisation et la formation continue des jeunes et des enseignants doit devenir une priorité stratégique, et opérationnelle, afin de bâtir de manière concrète des systèmes efficaces en termes de développement économique, social et culturel. Ce système d’éducation permettra d’atteindre une harmonie nature / vie humaine et sera basée sur l’égalité pour que chacun trouve sa place et son utilité demain. Ceci en encourageant les stages internationaux, en mutualisant les expériences de formation et de professionnalisation afin de faire un partage de connaissance direct avec le milieu professionnel et social. Au Québec, région très avancée en ce qui concerne le domaine de l’éducation et la place laissée aux méthodes alternatives, des offices jeunesse internationaux sont en place afin de promouvoir ces aspects-là. Il est important de savoir qu’aujourd’hui, nous savons comment former les enseignants dans ce sens, la communauté scientifique de l’éducation a déjà étudier comment organiser ces formations. Changer radicalement la manière d’enseigner pour adopter une autre méthode unique serait reproduire les erreurs passées : il faut que les enseignants aient une bibliothèque des mesures alternatives identifiées comme pertinentes à disposition. Ceci dès leur formation où est expliqué que c’est de leur devoir d’utiliser ces différentes solutions et la façon dont chacune doit être utilisée, tout en ayant à disposition tout le matériel nécessaire : qui n’est pas forcément le plus onéreux. Pour débloquer cette situation, les dirigeants de l’éducation doivent prendre l’initiative d’ouvrir plus d’établissements pilotes avec une carte blanche dans la façon de procéder : en regardant ce qu’il en sort, un partage avec les établissements formels est nécessaire afin d’infiltrer ces méthodes au sein du processus classique. Ceci permet d’éviter de modifier tout le système et de provoquer une crise de connaissance et de formation. Un changement brutal, comme arrivé au Québec, et un manque de formation pourrait empêcher l’introduction des méthodes alternatives d’éducation.
L’Unesco a commencé un travail en ce sens : elle a réalisé un ouvrage destiné à tous les enseignants des pays du sud sur la manière dont on peut enseigner avec du matériel peu cher grâce à une liste d’expérience à faire répondant aux problématiques actuelles. On peut parler d’une alphabétisation scientifique. C’est ce qu’on peut appeler le « Community Based Learning » : on donne des projets liés à un problème rencontré par la société ce qui entraine un intérêt maximal de la part des apprenants et l’enseignement devient un service rendu à la société.
Pour dépasser les dilemmes des enseignements adaptés seulement à une faible partie de la population, un défi est a relevé pour le 21e siècle : un changement des modes de vie et ceci sur le fil rouge des objectifs du développement durable et cela commence par l’éducation. C’est donc en voulant trouver une solution faisable, durable et authentique que nous nous sommes posé la question suivante au début de ce travail : « Dans quelle mesure des méthodes d’éducation alternatives adaptées aux compétences du 21e siècle pourraient-elles être plus bénéfique aux ODD ? ».
En ayant analyser les grandes lignes des limites de l’éducation actuelle et de sa gestion, nous avons compris que le manque d’évolution de ce domaine par rapport aux autres est le réel problème : il faut continuer d’établir une relation de contrôle mutuel entre la société et l’individu (principe de la démocratie) mais plus seulement par l’autorité mais par le partage de connaissances et de pratiques. Il apparaît impératif de ne plus bloquer l’évolution et à ignorer les pressions mises par les nouvelles générations de ministères, les parents d’élèves et même les élèves. Les nouveautés devront être introduites vers une éducation de plus en plus diversifiée et respectueuse de l’élève. L’enseignement doit y contribuer : une prise de conscience de notre Terre-mère mais aussi des besoins de l’autre et de la différence. Pour cela, les méthodes d’éducation alternatives et notamment la pédagogie de projet sont doublement clé pour atteindre les objectifs du développement durable : elles donnent de la place à la culture et à l’esprit en redonnant l’espace de liberté individuelle.
C’est avec ces convictions que OSI veut continuer son effort de changement des sociétés et des politiques gouvernementales car nous sommes convaincus que sans l’aide internationale, ce sera impossible. Le parti prit de l’organisation est de dire que toutes les pratiques d’enseignements sont bonnes, que la pédagogie de projet doit répondre à des problématiques spéciales, mais les cours théoriques, les expériences démonstratives, les ateliers pratiques et les sorties terrains sont, elles, toutes aussi bénéfiques. Depuis 2008, l’ONG s’est aperçue que les techniques développées d’éducation aux sciences par la pratique au service de la résolution des problématiques de la société sont modélisables à tous les autres domaines d’apprentissage. Des professeurs suivent notamment des formations au sein de OSI afin d’aller dans le sens de la pédagogie par projet. Pour approfondir, OSI a des projets d’établissements scolaires et d’accompagnement de ceux-ci basés sur un enseignement par pédagogie de projet à 100%.