Je me souviens bien du moment très particulier lorsque Thomas avait décidé de quitter la Direction de OSI et que nous nous sommes dotés de notre nouveau « management ». Nous avions compris qu’il ne fallait surtout pas laisser traîner les rênes et nous avons tenu une sorte d’assises par des tours d’entretiens. Ce dont nous ne voulions pas, c’était d’un système classique de direction d’entreprise, d’association ou d’ONG.
Ainsi, en nous basant sur le système de management collaboratif qui avait été mis en place depuis plusieurs années, nous avons décidé de le consolider avec des instances de check and balances inspirées de la gouvernance de la Suisse. Il en a résulté le COMEX comme organe suprême et le CODIR comme organe de management du terrain venant s’articuler avec les équipes déployées en autonomies collaboratives sur le terrain. Cela nous semblait le mieux représenter cette verticalité nécessaire au niveau de la direction pour garder le cap pour la réalisation de nos objectifs, qui venait ainsi s’ajouter à l’horizontalité mise en place historiquement par rapport à comment nous y prendre très concrètement, et le faire.
Notre courbe d’apprentissage n’a été ni sans mal ni sans erreurs, mais peu à peu nous avons appris à maîtriser notre nouveau système et nos équipes se sont stabilisées. Sur cette lancée, nous avons aussi appris qu’il valait la peine de définir des orientations, question de faciliter la définition d’objectifs concrets. Nos analyses nous avaient conduit à définir trois lignes de force à partir de 2021 :
- Expansion dans les pays germanophones avec une réelle présence et des sources de participant-e-s
- Augmentation encore de la collaboration avec plus d’institutions académiques
- Mise en place d’un système de qualité (ISO) qui vienne en lecture de nos règlements intérieurs et procédures déjà en place dans l’Intranet
Ou en sommes-nous aujourd’hui par rapport à ces orientations ?
Avec plusieurs collègues parlant l’allemand nous avons lancé plusieurs démarches de rapprochements et de développements sur l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse allemande. Les étapes avancent à leur rythme, et bien. En plus des nombreuses rencontres et des échanges qui ont égrené 2022 et 2023, nous avons pu être présents et disponibles pour donner du temps et des contributions sur plusieurs événements collectifs sur ces régions au sein de la communauté scientifique. D’autres rencontres sont d’ores et déjà mises au calendrier en 2024.
Quant à la collaboration avec les institutions académiques, le tableau est un peu plus réjouissant. Les instances de OSI ayant libéré Thomas de nombreuses tâches, il a pu s’impliquer au sein d’organismes publics qui développent actuellement le format de la Recherche scientifique Participative. Plusieurs nouvelles collaborations se dessinent du côté d’OSI avec des écoles d’ingénieurs, écoles supérieures, laboratoires et Universités, en Suisse (EPFL, Muséums, UNIGE, HES...) comme en France (CNAM, INRAE...), Etats-Unis ou plus loin encore.
Le chantier du système de qualité par contre a été démarré, mais arrêté faute de ressources en temps et en argent. Etant donné qu’il ne s’agit pas de définir les procédures, qui sont en place depuis plusieurs années, mais de les lire dans un format approprié aux systèmes de qualité, il est moins urgent de le résoudre. Toutefois cela reste bien dans nos priorités, car nous attendons de cela un développement harmonieux et normalisé au niveaux des équipes de travail.
Et voilà, le manque de temps et d’argent... Pourtant nous le devinions que nous aurions un jour à batailler avec ce problème. Le fait que OSI grandit - et vite - a aussi fait grandir ce problème, hélas tout aussi vite si pas plus. Nous ne sommes plus dans les divinations, maintenant ça crève l’écran ! Cela fait que nous devons compléter nos stratégies : parmi les nouvelles tâches pour notre équipe du COMEX, la recherche de fonds devient la priorité numéro un. Ce chantier est bien commencé, mais nous sommes en haute mer et ne devinons pas encore de phare sur une côte.
Pour améliorer nos revenus, nous ne pouvons pas augmenter le montant des dons en provenance des participants et de leurs sponsors car celui-ci est optimisé et il permet une bonne participation de toutes les catégories de la population, grâce à nos fonds sociaux. L’acquisition de contributions de bienfaisance ou politiques devient donc une nécessité absolue, car les nuisances dues au manque de fonds sont nombreuses :
- nouveaux projets ne pouvant pas être mis en route, voire même pas explorés,
- rémunérations modestes de nos collaborateurs en regard de la qualité des services que nous exigeons et qu’il fournissent généreusement,
- volonté d’obtenir encore plus de moyens pour développer encore mieux notre fonctionnement sécuritaire et de qualité pédagogique,
- chantier de mise en place du système de management de la qualité (ISO) en rade.
Nous pourrions rallonger cette liste à souhait, ce n’est pas la peine, car nous avons bien conscience de nos chantiers. Cela en plus du travail de tous les jours dans lequel nous ne devons pas fléchir.
Et cette gestion de tous les jours, Anne, qui m’a précédée dans la fonction de Présidence en 2023, l’a perfectionnée malgré toutes les difficultés rencontrées. Notre machine fonctionne bien et l’erreur aurait été de détourner le regard du quotidien et ne regarder que les difficultés devant nous. Je remercie Anne de tout coeur, car c’est elle qui nous permet de relever les nouveaux défis en reprenant la vice-présidence pour cette année et en gardant son regard attentif sur la gestion et le bon fonctionnement, la sauvegarde de nos acquis.
Le décor étant planté, je vous donne rendez-vous dans environ quatre mois pour vous informer d’où nous en sommes avec la recherche de fonds. D’ici-là, bon travail.
À bientôt !
Dr Christa Muth, prof. HES
President - Member of the Executive Committee
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