Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies

« Harmony with Nature and Living Well »
Mardi 22 avril 2025 – Chambre du Conseil de tutelle, Siège des Nations Unies, New York
De 10h00 à 18h00, heure de New York – Diffusion en direct sur UN WebTV

 Objectif de la Conférence

Conformément à la résolution A/RES/79/210 de l’Assemblée générale, cette réunion de haut niveau marque la célébration officielle de la Journée Internationale de la Terre Mère, tous les ans le 22 avril. Elle vise à renforcer le multilatéralisme par la promotion de styles de vie durables et d’approches holistiques en harmonie avec la Nature, en lien direct avec la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable.

Les travaux porteront sur les conditions permettant aux États membres, peuples autochtones, universitaires, ONG, et parties prenantes, d’intégrer dans les politiques publiques des visions du monde écocentrées, dans lesquelles l’Humain est vu comme faisant partie de la Nature, et non en dehors d’elle.

 Contexte stratégique

Cette conférence s’inscrit dans le cadre du Programme Harmony with Nature des Nations Unies, actif depuis 2009. Il s’agit de reconnaître la valeur intrinsèque de la Nature, y compris à travers les contributions écosystémiques, les droits de la Terre Mère, et les savoirs autochtones.

Le cadre de référence inclut le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, les ODD 12, 13, 14, 15, et l’Objectif 12.8, qui vise à garantir à toutes et tous les informations nécessaires pour adopter des styles de vie en harmonie avec la Nature.

 Programme officiel de la Conférence

Lieu : Chambre du Conseil de tutelle, Siège de l’ONU, New York
Date : Mardi 22 avril 2025
Heures : 10h00 – 18h00

10h00 – 10h40 | Segment d’ouverture
Intervenants :

• S.E. M. Philemon Yang, Président de l’Assemblée générale des Nations Unies
• S.E. M^me Celinda Sosa Lunda, Ministre des Affaires étrangères de l’État plurinational de Bolivie
• M. Li Junhua, Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires économiques et sociales
• M^me Sofie Sandström Jaffe, Observatrice permanente de l’UICN auprès de l’ONU, au nom de D^r. Grethel Aguilar, Directrice générale de l’UICN

10h40 – 13h00 | Segment plénière
Déclarations des États membres et Observateurs de l’Assemblée générale

13h00 – 15h00 | Pause déjeuner

15h00 – 18h00 | Table ronde interactive
Thème : Promouvoir des modes de vie durables et des approches holistiques en harmonie avec la Nature

Modératrice :

• M^me Ligia Noronha, Secrétaire générale adjointe et Directrice du bureau new-yorkais du PNUE

Intervenants :

• M^me Callie Veelenturf, Directrice exécutive, The Leatherback Project
• M. Thomas Egli, CEO du Forum de Genève, Fondateur d’Objectif Sciences International
• M. Francis Verreault-Paul, Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
• M^me Saoudata Aboubacrine, Secrétaire générale, Association Tin Hinane pour le développement des femmes nomades

 Suivre la conférence en direct

La réunion sera diffusée en direct sur UN Web TV.

Partie 1 : Segments d’ouverture et plénière : https://webtv.un.org/en/asset/k13/k136pm5d8i
Partie 2 : Panel d’experts : https://webtv.un.org/en/asset/k1d/k1dfnawzks

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 Intervention de M. Thomas Egli – CEO of Geneva Forum & Founder of Objectif Sciences International

En réponse à la demande du Président de l’Assemblée Générale des Nations Unies, 79^e session
Réunion de haut niveau « Harmony with Nature and Living Well » du 22 avril 2025

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 Harmonie avec la Nature : vivre selon les lois du Vivant

Monsieur le Président, Excellences, Délégués, Collègues, Amis de la Terre,

Je vous remercie sincèrement pour l’invitation à participer à cette rencontre essentielle. C’est un honneur et un devoir de représenter aujourd’hui les idées portées par le Forum de Genève et par Objectif Sciences International, ONG scientifique et éducative spécialisée dans la co-construction de solutions durables, inspirées des règles écosystémiques du Vivant.

Afin d’être complémentaire avec tout ce qui s’est dit ou va se dire aujourd’hui, nous vous proposons quelques axes économiques et sociaux.

 Notre conviction profonde : l’humanité fait partie de la Nature

Depuis bientôt 35 ans, nos organisations oeuvrent à intégrer dans les pratiques humaines – qu’il s’agisse d’éducation, de gouvernance, d’innovation ou d’économie – les règles fondamentales des systèmes vivants, telles que :

• L’adaptabilité en environnement complexe,
• La coopération systémique plutôt que la compétition,
• La diversité comme levier de résilience,
• L’interconnexion comme source de stabilité et de créativité,
• L’auto-organisation et la régulation par feedbacks,
• Le respect des cycles de vie, du renouvellement et de la transmission.

Ces principes sont non seulement à la base de la régénération écologique, mais aussi de la résilience économique et sociale. Une économie régénérative, qui se structure à l’image de la Nature, produit à long terme une valeur partagée qui bénéficie autant à la planète qu’à ceux qui la peuplent.

Nous affirmons que ces principes, observables dans tout écosystème en équilibre, sont applicables aussi bien par les organisations humaines, petites ou grandes, locales ou globales, que par les personnes, individuellement ou collectivement.

 Un changement de paradigme est à l’oeuvre

Notre réponse à votre appel pour une transition vers des styles de vie durables et des approches holistiques repose sur une réalité scientifique et culturelle :

« La Nature est une entreprise vieille de 3,8 milliards d’années... qui n’a toujours pas fait faillite. »

Ce changement demande que nous cessions de considérer la Nature comme une ressource extérieure à exploiter, mais comme un modèle d’organisation dont nous faisons partie. Une économie circulaire, pensée dans le respect des cycles écologiques, favorise cette transition en valorisant les flux fermés, la mutualisation, la sobriété fonctionnelle et la production sans déchet, les cycles des produits vus de manière pérenne avec des approches de l’industrie dans un fonctionnement écosystémique (approche dite de l’écologie industrielle).

 Concrètement, nous proposons :

• Des outils d’éducation systémiques, développés et testés dans nos programmes de sciences participatives, qui favorisent une éducation informelle par le vécu, beaucoup plus puissante en termes d’apprentissage, de transformation personnelle et d’engagement que l’éducation formelle classique.
• Des modèles de gouvernance bio-inspirés, testés avec succès dans nos projets de terrain (coopérations internationales, incubateurs écologiques, entreprises adaptatives).
• Une matrice d’analyse organisationnelle basée sur les fonctions vitales du Vivant (production, élimination, communication, protection…), applicable à toute structure humaine souhaitant se transformer de l’intérieur.
• Une reconnaissance du droit du Vivant, intégré dans notre méthodologie : non comme une abstraction juridique, mais comme un guide pratique pour toutes les décisions humaines.
• Une finance à impact, qui ne cherche pas à monétiser la Nature mais à la servir, en soutenant les projets régénératifs, éducatifs, coopératifs et structurants dans une logique de co-évolution avec la planète.

 Pour répondre à vos questions :

Comment intégrer ce paradigme dans les politiques publiques ?
En formant les décideurs aux logiques systémiques, en intégrant l’approche bioinspirée dans la conception des lois, et en articulant les plans économiques autour d’objectifs de régénération, de circularité et d’équité.

Quels mécanismes de gouvernance ?
Des structures modulaires, totipotentielles, et distribuées, inspirées du fonctionnement des organismes vivants, qui favorisent la subsidiarité, la résilience adaptative, et l’innovation en réseau, tout en permettant une diversité d’approches culturelles.

Quels sont les défis ?
Le plus grand défi n’est pas technique, mais culturel : accepter de désapprendre, et lâcher le modèle de domination pour faire place à celui de la coévolution avec le Vivant. Cela implique un changement de posture, à commencer par les institutions elles-mêmes.

Comment inclure les savoirs autochtones ?
En reconnaissant qu’ils portent depuis toujours une vision systémique, interconnectée, profondément résiliente et souvent plus avancée que les systèmes rationnels modernes. OSI travaille d’ailleurs en partenariat avec plusieurs communautés autochtones dans le monde.

 En conclusion je dirais : oser vivre en harmonie

Cette « harmonie avec la Nature » n’est pas une utopie lointaine, mais une réalité tangible pour qui observe les lois du Vivant et s’en inspire. De nombreuses civilisations autochtones l’ont bien compris. Nous avons aujourd’hui l’opportunité historique de basculer d’un modèle extractif à un modèle régénératif, qui restaure la planète tout en élevant l’humain.

Une économie qui génère des revenus tout en augmentant la résilience de la Nature créera à terme des conditions favorables à une abondance durable, où la prospérité humaine devient une conséquence de la santé écologique. Chaque somme investie dans le Vivant crée une valeur circulaire qui renforce à la fois les écosystèmes et les territoires.

Nous sommes prêts à coopérer pleinement avec toutes les parties prenantes, pour mettre en oeuvre ces approches et outiller l’ONU d’une méthode universelle, ancrée dans le Vivant, adaptable à chaque culture, à chaque territoire.

Merci de permettre à la Vie, à la Nature, et à la Terre de redevenir notre référentiel commun.