Quand la Diplomatie de l’Impact redessine les horizons de l’Environnement

La Genève Internationale est depuis longtemps une scène mondiale des grandes négociations pour l’environnement, les droits humains et le développement. Pourtant, au fil des années, une évidence s’impose : les outils classiques – conventions, traités, résolutions – peinent à suivre la vitesse et l’ampleur des crises écologiques et sociales. De plus, les financements s’effondrent massivement. Face à cette inertie et à l’urgence d’un nouveau modèle financier, une nouvelle approche émerge : la diplomatie de l’impact et les atouts des sciences participatives Sciences Participatives Les http://www.vacances-scientifiques.com/-Liste-des-Sejours-.html. , qui privilégient les effets concrets sur le terrain et l’action collective au-delà des silos.

Par M. Thomas EGLI, Fondateur de l’ONG Objectif Sciences International.)

Parmi les thématiques les plus emblématiques de cette transition durant l’année 2025 (année de rédaction de cet article), et suite à la grande conférence de l’ONU qui s’est tenue à Nice sur l’Océan qui a été précédée d’un congrès scientifique mondial d’une semaine réunissant 2’000 scientifiques, une question s’impose aujourd’hui avec force : Quels droits pour l’Océan ?

Tandis qu’à New-York le traité a été voté par les pays membres suite à la Conférence de Nice, la Genève Internationale prend aujourd’hui le relais au niveau de la mise en oeuvre des résolutions dans leur concret et de réels changements.

Au 17e Forum de Genève (www.Geneva-Forum.com) qui se sera tenu du 8 au 12 décembre 2025, l’ONG Objectif Sciences International viendra porter ses propositions de formats participatifs permettant d’impliquer les citoyens de toute la planète dans leur propre survie, au travers de la sauvegarde et de la régénération de l’Océan mondial.

 L’Océan comme point de départ : vers une reconnaissance des Droits de la Nature

L’océan couvre plus de 70 % de la surface de la Terre. Il régule le climat, nourrit des milliards d’êtres humains, abrite une biodiversité foisonnante et génère deux tiers de l’oxygène que nous respirons dans les montagnes suisses. Pourtant, il reste l’un des espaces les plus surexploités et les moins protégés. La reconnaissance de droits pour l’océan n’est pas seulement un exercice juridique ou philosophique : elle ouvre la voie à une transformation profonde de notre rapport à la nature. Un rapport à la nature que la culture ancestrale suisse porte en son seing le plus profond, au même titre que tous les peuples premiers pour qui rien n’est possible sans le respect de leur environnement naturel.

Ce mouvement s’inscrit dans la dynamique plus vaste des Droits de la Nature, déjà reconnus dans certains pays d’Amérique latine, en Nouvelle-Zélande ou en Inde. Reconnaître que les écosystèmes – rivières, forêts, océans – ont des droits fondamentaux signifie cesser de les considérer uniquement comme des ressources exploitables. Cela signifie aussi admettre que la santé des sociétés humaines dépend de celle des écosystèmes qui les portent.

Ainsi, protéger l’océan, ce n’est pas seulement sauver des poissons : c’est protéger les droits humains fondamentaux à l’alimentation, à l’eau, à la santé, à la sécurité. C’est aussi garantir la durabilité de pans entiers de l’économie mondiale, de la pêche artisanale au transport maritime, en passant par le tourisme côtier. Les Droits de la Nature deviennent alors une clé de lecture et d’action qui relie l’écologie, la justice sociale et le développement économique.

Retrouvez ici l’Appel à Contribution « Quels droits pour l’Océan ? » émis par la Conférence Annuelle sur les Droits de la Nature pour la Paix et le Développement organisée par le Forum de Genève.

 La Genève Internationale : un carrefour où se rejoignent les luttes

La Genève Internationale joue un rôle unique dans ce débat. C’est ici que se rencontrent, souvent pour la première fois, des diplomates, des scientifiques, des défenseurs des droits humains, des représentants de la société civile et des acteurs économiques.

Le Forum de Genève, lancé en 2001 et qui consacre son édition 2025 aux droits de l’océan, illustre bien cette capacité de la cité à devenir un laboratoire d’idées et d’alliances inédites. La diplomatie environnementale qui s’y déploie n’est pas seulement celle des États : elle est aussi portée par les peuples autochtones, les ONG, les jeunes, les entrepreneurs, les chercheurs.

Cette effervescence traduit une évolution majeure : pour affronter la crise climatique et écologique, il ne suffit plus de réunir les mêmes acteurs autour des mêmes tables. Il faut inventer de nouvelles formes de dialogue, capables de briser les cloisonnements institutionnels et sectoriels. C’est là qu’intervient la diplomatie de l’impact.

 De la diplomatie de l’environnement à la diplomatie de l’impact

La diplomatie classique de l’environnement s’est souvent heurtée à des lenteurs procédurales. Les conférences successives de l’ONU ont permis des avancées, mais elles se heurtent au poids des intérêts divergents et aux logiques géopolitiques.

La diplomatie de l’impact, en revanche, propose une approche décloisonnée. Elle ne se limite pas à la négociation d’accords, mais valorise la mise en œuvre d’initiatives concrètes, transversales, qui produisent des effets tangibles. Elle relie directement les communautés locales aux instances internationales, en reconnaissant la valeur de leurs expériences et de leurs données.

Dans le cas des océans, cela signifie par exemple que les témoignages et mesures recueillis par des pêcheurs, plongeurs, citoyens ou scientifiques amateurs peuvent nourrir les débats diplomatiques et orienter les financements vers des projets efficaces et validés par le terrain.

Retrouvez ici une présentation formelle de la Diplomatie de l’Impact au service de l’Environnement.

 Les sciences participatives Sciences Participatives Les http://www.vacances-scientifiques.com/-Liste-des-Sejours-.html.  : un levier concret pour une diplomatie assertive

C’est ici que les sciences participatives Sciences Participatives Les http://www.vacances-scientifiques.com/-Liste-des-Sejours-.html. jouent un rôle central. Elles permettent à des citoyens, associations, écoles, entreprises, chercheurs et institutions de collaborer sur des projets scientifiques appliqués.

Leur force du point de vue des défis que traverse la Genève International est double :

  • Transversalité : elles créent des ponts entre des mondes qui dialoguent rarement : communautés locales, diplomates, scientifiques, philanthropes, entreprises.
  • Création de preuves et de récits : elles produisent des données robustes mais aussi des histoires humaines, des images, des expériences qui incarnent la réalité des enjeux environnementaux.

Grâce à cela, les Sciences Participatives deviennent un outil puissant pour attirer de nouvelles formes de financements, notamment philanthropiques, citoyens ou corporates, à l’heure où les financements institutionnels classiques s’amenuisent.

C’est dans cette approche que l’ONG Objectif Sciences International a déclenché la constitution et la mise en oeuvre de l’Alliance Globale de Sciences Citoyennes pour l’Océan, en réponse à l’appel à commitment émis par l’ONU en prévision de la Conférence pour l’Océan.

Les Sciences Participatives offrent à la Genève Internationale une capacité nouvelle : celle de présenter non pas seulement des constats ou des appels, mais des solutions déjà en cours d’expérimentation, ancrées dans le réel, portées par des collectifs, et prêtes à être amplifiées.

Vous retrouvez ici un article sur le magazine UN Today qui décrit l’avantage des Sciences Participatives au service des Politiques Gouvernementales pour l’Environnement.

 Vers une Genève Internationale réinventée

Au-delà du cas de l’océan, cette dynamique interroge le rôle même de la Genève Internationale. Pour rester pertinente dans un monde en mutation rapide, elle doit s’adapter. Il ne suffit plus de reproduire les formats classiques des négociations multilatérales : il faut inventer des logiques nouvelles, capables d’attaquer les problèmes à la racine.

L’une des grandes erreurs du passé a été de tenter de résoudre les crises environnementales avec les mêmes logiques économiques, juridiques et diplomatiques qui les avaient engendrées. La situation actuelle exige une approche radicalement différente, qui place l’impact réel au centre des décisions.

Les sciences participatives incarnent cette nouvelle logique : elles ne s’arrêtent pas aux constats, elles ouvrent des voies d’action immédiates et inclusives. Elles permettent de mettre en œuvre une diplomatie assertive, capable de dire : voici ce que nous avons déjà commencé, voici les résultats, voici comment amplifier l’impact.

 Pour une diplomatie de l’impact au service de la planète et de l’humanité

Le temps n’est plus aux promesses différées, mais aux actions visibles et partagées.

La reconnaissance des droits de l’océan, et plus largement des droits de la nature, nous offre un cadre puissant pour relier écologie, droits humains et économie. La Genève Internationale peut en devenir le moteur, à condition de s’ouvrir à ces nouvelles pratiques qui décloisonnent et fédèrent. Ce serait au passage une formidable opportunité pour porter des projets transversaux capables à la fois de décloisonner les silos et à la fois de récolter de nouvelles formes et sources de financements importants issus des Grands Philanthropes. Ceux-ci attendent des propositions concrètes avec une mise en oeuvre détaillée, car ils ne se satisferont pas, à juste titre, d’une liste d’objectifs.

Avec les sciences participatives, nous disposons d’un outil concret pour passer de la parole à l’impact, du constat à l’action, et pour inventer ensemble une gouvernance planétaire plus juste, plus efficace et plus humaine.

En choisissant cette voie, Genève peut redevenir non seulement le lieu où l’on parle d’avenir, mais aussi celui où l’on le construit.

Thomas EGLI, Genève, le 22 août 2025

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